Règlementation sur la fermeture de mines et les impacts environnementaux à long terme – étude de cas dans le Nord québécois

Résumé : Les règlementations de fermeture de mines ont peu de dispositions qui traitent de la surveillance à long terme ou d’événements catastrophiques. En outre, les procédures traitant de ces questions ne sont pas toujours transparentes et ne tiennent pas nécessairement compte de la participation du public. Les groupes autochtones et les municipalités directement touchées par des événements catastrophiques sont généralement laissés de côté dans le processus de rétablissement après que la catastrophe ait eu lieu. Le cas d'une rupture de barrage ayant provoqué un déversement de résidus dans les cours d'eau du nord du Québec est une illustration de la nécessité d'améliorer la réglementation.

Pour la plupart des groupes autochtones, l'eau est d'une grande importance. Pour la Première nation crie, c'est aussi le cas et c’est pour cette raison qu’elle a investi plus de 300 000 dollars pour mener des études qui incluaient un plan de surveillance de la qualité, des sédiments et des poissons à la suite d’un déversement de résidus près de l’une des communautés cries. Les études de suivi ont démontré que la qualité de l’eau et des sédiments a été affectée par des éléments non couverts par la réglementation du gouvernement du Canada ou du Québec. Des traces de sédiments ont été trouvées jusqu'à 80 km en aval du déversement. Les poissons et leur habitat ont été potentiellement touchés en raison de ce déversement.

La Première nation crie a demandé au gouvernement fédéral d’évaluer les résultats et poursuivre ses études. Les gouvernements fédéral et provincial ont procédé à de nouvelles études sur les impacts sur les poissons et leur habitat, mais malheureusement, les études réalisées par le gouvernement provincial n’ont pas été réalisées en collaboration avec la Première nation crie, et les résultats n'ont pas été communiqués après l'achèvement desdites études.

Afin de développer des procédures qui tiennent compte du développement durable pour la réglementation de fermeture des mines, un examen de suivi à long terme et l’évaluation en amont des événements environnementaux catastrophiques est nécessaire. Des procédures devraient également être mises en place pour s'engager avec les communautés et les municipalités autochtones directement touchées. Il apparaît nécessaire de partager ouvertement l’information dans le but d'établir une approche de collaboration dans le plan de fermeture de la mine, ainsi que dans une réponse à un événement catastrophique ou pour empêcher que d'autres événements de ce genre se produisent.

Biographie de la conférencière

Aurora M. Hernandez est ingénieure minière pour le département d’environnement de l’Administration régionale crie (ARC) à Montréal. Son travail est principalement axé sur les enjeux environne

mentaux du développement minier. Elle gère des projets spéciaux relatifs aux impacts du développement minier sur la qualité de l’eau afin de répondre aux préoccupations des communautés cries, et analyse des études d’impacts environnementales de projets miniers sur le territoire cri.

Elle participe aussi à des tables tripartites entre les gouvernements, l’industrie et la Première Nation crie en vue de la restauration de sites miniers. Après avoir terminé un baccalauréat en génie de l’Université McGill, Mme Hernandez a débuté sa pratique dans l’industrie minière comme ingénieure pour différentes compagnies localisées au Nunavut, en Saskatchewan et au Mexique. Son intérêt marqué pour la protection de l’environnement l’a poussé à faire une maîtrise à la Polytechnique de Montréal.

Les résultats de ses travaux ont mené à la publication de deux articles : La caractérisation du comportement hydrogéologique et géochimique des haldes à stériles pour le symposium 2008 sur l’environnement et les mines à Rouyn-Noranda (Québec), ainsi que l’article intitulé Étude de la conductivité hydraulique des mélanges à granulométrie étalée, présenté à GéoEdmonton 2008. De plus, Mme Hernandez est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), ainsi que de l’Association québécoise pour l’évaluation d’impacts (AQEI) et de l’International Association for Impact Assessment (IAIA).