Séminaire: «Art, recherche et activisme à l'ère numérique»
Site Web
Faculté de communication
Laboratoire de communication médiatisée par ordinateur (LabCMO)
Université du Québec à Montréal (UQAM)
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Art, recherche et activisme à l'ère numérique: Traduction, innovation et précarité dans une économie de la reconnaissance
Intervenante : Anne Goldenberg, PhD en Communication (UQAM)
À l'ère du numérique, l'intérêt des collaborations entre pratiques scientifiques,
artistiques et technologiques est de plus en plus valorisée dans les discours publics. Le web et l’«explosion» des canaux de communication agiraient comme des vitrines sur la croisée des disciplines et venant renforcer la portée de ce discours. Art, sciences et recherche en sciences sociales sont appelés à entrer en dialogue à diverses occasions: laboratoire, festival, conférence, expérimentation, échanges.
Si la transdisciplinarité est une catharsis potentielle pour la recherche, la création et
l'innovation, dans quelle mesure cette démarche peut-elle être reconnue, soutenue, ou financée lorsque chaque domaine a des épistémologies, des modes de légitimation et de rétributions spécifiques et traditionnelles?
Du point de vue de la théorie de l'innovation, l'agencement des pratiques
transdisciplinaires est souvent présentée comme créatrice et inspirante. Le remixage, l'interprétation et la créativité transdisciplinaire sont autant d'opérations de traduction qui enrichissent chaque domaine de travail. Du point de vue de la circulation des connaissances ou d'une sociologie des réseaux, on serait porté à penser que les praticiens transdisciplinaires activent la force de liens faibles. Pourtant, si l'originalité et l'innovation ont de fortes chances de naître au croisement des pratiques, elle n'a pas toujours un effet positif sur les acteurs et actrices de ces croisements. Une approche de la transdisciplinarité du point de vue des théories de la reconnaissance permettra peut-être de mieux comprendre les précarités associées à cette posture.