Voix périphériques, exposition de Michel Lagacé
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La galerie Graff ouvre sa saison 2012-2013 avec une exposition d'œuvres de Michel Lagacé, réalisées entre 2008 et 2012 et réunies sous le titre Voies périphériques. L'artiste sera présent à l'ouverture le jeudi 6 septembre dès 17:00. Cette exposition sera visible jusqu'au 6 octobre 2012.
Voies périphériques présente sept tableaux complétés entre 2010 et 2012, six œuvres numériques réalisées en 2008 en plus d'une suite de trois triptyques intitulés Amphisbène.
Lagacé s'intéresse aux zones de flottement poétique qui peuvent naître d'associations ou d'amalgame de formes évocatrices. Sur des surfaces presque monochromes dans les tableaux ou, sur les images photographiques de lieux réels (ateliers / entrepôts) dans ses œuvres numériques, des tracés, des formes abstraites découpées, noires ou habitées de plages colorées se voisinent ou se superposent. Ces formes ou figures, propres à la peinture, sont aussi d'ordre sémantique, symbolique ou anthropologique par ce qu'elles suggèrent. Elles agissent comme des assemblages dynamiques tel un processus de collage dans la mise en espace. Certaines de ces figures liées à des formes plus surprenantes (typographie, serpents, etc.) font irruption dans ce travail pour fournir un nouveau contexte d'élaboration au processus et au langage de Lagacé.
Cette production, en continuité avec son travail des dernières années, explore autant l'espace (l'architecture du tableau) que l'appréhension du monde. Un monde qui propulse la dissolution de l'homme dans la valeur d'échange, dans la transmission de signes ou de récits ouverts. Pour Lagacé, ces mises en scène relèvent, moins d'objets identifiables et concevables, que la possibilité de concevoir des constructions hybrides ou des relations inattendues propres aux croisements (figuration / abstraction) ou aux voies périphériques.
Ce n'est pas par l'identité des choses elles-mêmes, mais par les rapports qui s'établissent entre ces formes séparées ou ces motifs colorés que des lieux entrent soudain en résonance dans une logique qui engendre de nouveaux modèles. Il ne s'agit plus pour Lagacé de redéfinir la peinture mais de privilégier l'ambivalence autant que la porosité. Son travail est un processus d'associations, un jeu sur la polysémie et l'usage des formes dans ce qu'elles peuvent suggérer ou engendrer dans l'expérience et l'architecture de l'œuvre.