Chroniques d'une disparition

Dates
Vendredi 20 avril 2012
12:00 à 19:00

Autres dates
Jeudi 19 janvier 2012
Vendredi 20 janvier 2012
Samedi 21 janvier 2012
Dimanche 22 janvier 2012
Lundi 23 janvier 2012
Toutes les dates
Prix
gratuit
Contact
514-849-3742
Site Web
Lieu
451 et 465, rue St-Jean
451, rue Saint-Jean
Montréal, QC Canada
H2Y 2R5

514 849 3742
Site Web | Itinéraire et carte
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(toutes dates)
Chroniques d'une disparition

DHC/ART Fondation pour l’art contemporain est heureuse de présenter Chroniques d’une disparition, une exposition collective thématique qui réunit des œuvres majeures réalisées par cinq artistes de provenance et de réputation internationales: Omer Fast, Teresa Margolles, Philippe Parreno, Taryn Simon et José Toirac. L’exposition explore différentes notions de disparition articulées autour des sphères personnelle, sociale et politique. Toutes les œuvres mettent en scène le deuil, l’absence et la perte, et les conceptualisent dans des récits associatifs denses qui dévoilent le caché et l’inaccessible, ou ce que l’on soustrait au regard.

Filmée en 70 mm et transposée numériquement sur un très grand écran, June 8, 1968 (2009), cette obsédante et somptueuse installation filmique de sept minutes signée Philippe Parreno, reconstitue le voyage en train le 8 juin 1968, de New York à Washington, du cercueil dans lequel reposait la dépouille du sénateur assassiné Robert Kennedy. Le film se compose littéralement d’une série de travellings réalisés du point de vue du train et de la dépouille qu’il transporte. L’immense projection crée une équivalence d’échelle entre le public en train de regarder la foule endeuillée et silencieuse qui longe la voie ferrée, et cette foule qui, en retour, regarde le public.

An American Index of the Hidden and Unfamiliar (2007), l’inventaire photographique magistral de Taryn Simon sur ce qu’on ne peut pas ou ne se permet pas de voir dans les domaines de la science, du gouvernement, de la sécurité et de la nature, révèle ce qui constitue les fondements du fonctionnement et de la mythologie aux États-Unis. Avec leur composition formelle et leur éclairage précis, ces photographies d’objets normalement inatteignables ou d’endroits inaccessibles s’accompagnent de textes spécifiques qui les mettent en contexte. Avec une grande acuité analytique, ce travail expose ultimement, dans des déclinaisons fortes et troublantes, ce qui est à la base de la société américaine.

Le film 5000 Feet is the Best (2011) de l’artiste Omer Fast s’appuie sur des interviews avec un opérateur américain de Predator, un drone de l’armée de l’air américaine; celui-ci décrit des incidents au cours desquels des militants et des civils ont été victimes de tirs au Pakistan et en Afghanistan, et évoque les profondes blessures psychologiques qui en ont découlé. Le film est un mélange brillant de faits et de fiction, qui fait voir certains aspects techniques du travail tout en offrant des digressions narratives fascinantes. Avec sa structure presque circulaire, l’œuvre revient toujours au noyau central des interviews avec un pilote à la fois réel et fictif. Dans ce qui ressemble de manière alarmante à un jeu vidéo, le pilote peut être basé à Las Vegas et diriger des drones meurtriers à mi-chemin du bout du monde. Tels sont les bouleversements de la guerre moderne.

L’œuvre conceptuelle à un seul écran de l’artiste cubain José Toirac, Opus (2005), présente un discours réaménagé du leader controversé Fidel Castro, de plus en plus discret depuis sa retraite en 2008, où tout, sauf les nombres, a été effacé de la bande sonore. Ces déclarations emportées sur les nombres, empreintes d’envolées rhétoriques, se présentent comme une litanie sans fin dont les représentations visuelles d’un blanc éclatant apparaissent sur un écran noir. L’artiste réduit les divagations de Castro en quantifications incompréhensibles de gains, de pertes ou de prévisions, réduisant ainsi la politique à une spirale infinie et à des faux-fuyants.

Plancha (2010) de l’artiste mexicaine Teresa Margolles est, à première vue, une sculpture minimaliste apparemment innocente, mais elle peut livrer un puissant impact émotionnel par son utilisation dérangeante de substances corporelles et par son évocation d’événements très traumatisants. De l’eau tombe goutte à goutte du plafond pour frapper des surfaces métalliques chauffées et s’évaporer immédiatement. Provenant d’une morgue de Mexico où l’artiste a travaillé, cette eau sert à nettoyer les cadavres, dont probablement ceux de victimes de meurtres, alors que les plaques d’acier rappellent une table d’opération. À l’aide de quelques éléments concrets, Margolles réussit à reconstituer brillamment non seulement le corps humain après la mort, mais aussi et surtout le passage final de la présence à l’absence.

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