Manam | Rencontre avec Rima Elkouri

Date
Jeudi 24 octobre 2019
Débute à 19:00
Prix
Contribution suggérée : 5 $
Contact
David B-Lachance
5148493585
Site Web
Lieu
2653, rue Masson
Montréal, QC Canada
H1Y 1W3

Itinéraire et carte
Catégories
Groupes
En partenariat avec
RueMasson

Manam | Rencontre avec Rima Elkouri

191024w3La journaliste Rima Elkouri emprunte les chemins de la littérature afin de démêler les nœuds d'une mémoire familiale blessée. Elle nous en dévoile l’histoire dans Manam (Boréal, 2019). Une rencontre animée par Claudia Larochelle, 191024w2chroniqueuse littéraire.

Léa est institutrice. Tous les mois de septembre, elle accueille la vingtaine d'enfants qu'elle accompagnera pour la prochaine année. Chaque fois, elle brandit le dictionnaire devant eux, leur expliquant que c'est comme un coffre au trésor de vingt-six lettres. Elle leur dit qu'ils ont là tout ce qu'il faut pour raconter le monde. Même ce qui ne se raconte pas. Même les secrets qu'ils n'osent dire à personne. Même le silence. Le secret, le silence, n'est-ce pas justement une grande part de l'héritage que Léa a reçu de sa Téta, sa grand-mère tant aimée, qui vient de mourir à cent sept ans ? Dans la maison de Téta, aux allures de quai de gare, le repas commençait mais ne finissait jamais, la cousine débarquée d'Alep y croisait le neveu de New York ou l'amie de Marseille, tout ce beau monde s'alignait sur le mobilier kitsch, fumait le narguilé, riait aux éclats, mangeait beaucoup trop, prenait des nouvelles des « enfants », ainsi nommés même à quarante ans. Mais il était un sujet dont Téta refusait de parler. Au début du siècle dernier, presque toute la population de Manam, où vivait sa famille, a trouvé la mort, soit sous les coups de l'armée turque, soit sur la route de l'exil vers la Syrie. Comment sa grand-mère et les siens avaient-ils survécu au massacre ? Dès que Léa lui posait la question, sa Téta, d'ordinaire si volubile, changeait de sujet : « Le Canadien sera éliminé en cinq ou en six, à ton avis ? »

« Nos silences sont des tiroirs à double-fond », écrit Rima Elkouri. À la manière de la défunte Téta, qui avait toujours une fable dans sa manche, elle raconte, avec générosité et pudeur, la tragédie arménienne. Au passage, sans emphase, elle nous donne accès à une certaine idée du Québec et de ses immigrants. Elle le fait avec finesse et humilité, à hauteur de femme, d'homme et d'enfant, mettant à profit son habile talent de portraitiste pour nous faire découvrir des êtres courageux qui ont résolument choisi le côté de la vie.

Contribution suggérée : 5 $

Cette activité reçoit le soutien du Conseil des arts de Montréal

Informations et billets

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