La prédation chez les fourmis

Conférence d’Alain Dejean, professeur au Département de Biologie et Géosciences de l’Université Paul Sabatier à Toulouse en France.

Résumé
Les fourmis sont des Hyménoptères sociaux largement distribués et très abondants, primitivement terricoles; toutefois, certaines espèces sont devenues arboricoles. Pour capturer des proies spécifiques, certaines espèces présentent des adaptations morphologiques: mandibules fonctionnant comme des traquenards, des pinces ou des casses noix. Elles peuvent abrer leur proie ou se nourrir d’oeufs d’autre animaux, adaptant ici leur cycle de vie. En milieu arboricole les proies peuvent fuir facilement, de ce fait, Plathytyrea conradti chasse entre 3h et 5h du matin des insectes engourdis, cachés sous les feuilles pour passer la nuit.

Les autres fourmis arboricoles comme les Oecophylla longinoda chassent en groupe et de jour, détectant les proies de loin grâce à leurs yeux hypertrophiés, saisissent la proie qui se pose à leur portée, recrutent des congénères et écartèlent l’insecte saisi. Ce type de chasse est fréquent avec des variantes : utilisation ou non du venin; proie ramenée entière ou découpée sur place. Chez les espèces associées à des myrmécophytes (plantes les logeant dans des structures creuses), pour pallier à une aire de chasse limitée à la cime du seul arbre hôte, les fourmis chassent en groupe en utilisant l’effet Velcro® (permis par la structure de la plante et de leurs griffes) ou en construisant des pièges.

Conférence présentée par l’Institut de recherche en biologie végétale du Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal.