«On s'en câlisse» : l'autre histoire de la grève. Le livre
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Version profane qui oppose au récit officiel les paroles irrévérencieuses de grévistes anonymes, ''On s’en câlisse'', ouvrage coédité par Sabotart (Montréal) et Entremonde (Genève), sera lancé le 24 mai prochain. Élaboré en collectif, ce livre réunit témoignages et analyses pour raconter la grève; des blocages à l’état policier, des émeutes aux casseroles, chaque phase de la grève est dépliée afin de rendre compte d’un mouvement aussi singulier qu’exemplaire des luttes actuelles. Le lancement aura lieu à 18...h, au Touski Café de quartier (2631 Ontario Est).
Édité parallèlement au Québec et en Europe, ''On s’en câlisse'' part de la nécessité, dans la situation présente, de mettre en commun un langage, puisqu’une stratégie révolutionnaire doit aussi se parler, s’écrire, énoncer ce à quoi elle tient. Tenir à la grève exige que son histoire, son expérience, son énergie et sa texture soient transmises, qu’elles fassent discussion. Puisqu’il faut ancrer un événement pour qu’il reste actif, ce livre est une tentative parmi d’autres de poser des mots sur ce qu'il s’est passé et se passe toujours. Cet ouvrage tente d’aborder le mouvement à son rythme, par phases successives, dépliant ses questions au fil de ses développements, tirant des hypothèses susceptibles de contribuer à l’effort de pensée révolutionnaire.
À l’image de la grève, ''On s’en câlisse'' émerge d’un processus collectif de réflexion et d’écriture. « L’auteur », le Collectif de débrayage, exprime une sensibilité, un point de coïncidence où se sont retrouvés différentes perspectives pour penser les événements. Étudiant-es, travailleurs/euses, chômeurs, mais d’abord grévistes, certains ayant été au milieu des affrontements, plongé-es dans l’urgence quotidienne, alors que d’autres suivaient la bataille à des milliers de kilomètres : dans ce livre le recul des analyses rencontre le témoignage des expériences vécues. Sous le couvert de l’anonymat, pour permettre, comme durant la grève, une meilleure mobilité, une plus grande liberté d’intervention.
Sabotart, maison d’édition artisanale fondée en 2006, est vouée à la littérature, à la théorie esthétique et aux arts visuels. Elle opère à partir d’une position critique libertaire, et s’organise sur un mode autogéré dans lequel les auteur-e-s collaborent activement au processus d’édition. Elle compte près d’une dizaine de publications à son actif, notamment ''Histoire du mouvement étudiant de 1983 à 2006'' de Benoît Lacoursière (2007).
