La Virée des ateliers - Louis-Philippe Riopelle

Louis-Philippe Riopelle manifeste depuis son jeune âge un profond attrait pour le dessin qui le conduira vers différents cours en art plastique et influencera son choix vers des études techniques en architecture.

Peu de temps après son arrivé à Montréal, le désir d’explorer sa créativité à l’extérieur de son cadre de travail en architecture, le conduit à s’orienter vers la peinture abstraite.  S’asseyant tour à tour au petit format, puis aux grandes surfaces, il travaille et explore l’espace du plan pour obtenir un impact au niveau de la composition. Le passage du geste initial, brut, le plus souvent au crayon ou sous forme de croquis préparatoires au fusain, vers l’œuvre finale à la peinture à l’huile est un combat librement consenti pour tenter de traduire sa vision par le medium. 

Autodidacte, il expérimente sans cesse avec la matière, plâtre-colle, huile au pinceau, en empâtement à la spatule au bâton à l’huile sur différentes surfaces. Il mène certains essais à l’acrylique, à la recherche de l’effet qui traduira au mieux sa vision.

Le regard toujours à l’affût à la recherche de formes, de couleurs et de textures, il ne sort jamais sans son appareil photo : Il se définit lui-même comme un chasseur d’images. Tout ce qui l’entoure l’inspire : Les bâtiments, les objets vus mais jamais regardés, les nuances de couleur d’un vieux mur, toute cette matière se retrouve sous forme de photos et de croquis glanés lors de ses nombreuses escapades urbaines. Aussi, les toiles de cet artiste sont-elles un assemblage subtil entre abstraction et réalité, la matérialisation redéfinie de tout ce dont sa mémoire a emmagasiné, avec pour résultat une œuvre imprévisible, alchimie de différents styles visuels.

En 2009 il franchit le pas décisif : Il se déniche un espace propice à l’incubation de sa création. C’est dans l’édifice Grover qu’il le trouve, et le déclic est intense.  Le caractère du lieu, les échanges avec d’autres artistes comme lui en quête d’absolu, nourrissent puissamment sa motivation et sa volonté de continuer de créer dans l’expérimentation, accompagnée aussi du doute et des remises en cause permanentes qui sont la marque de ce chercheur sans concession. 

Deux expositions suivent entre 2009 et 2012. Il participe à la « Virée des ateliers » qui constitue pour lui une première expérience d’envergure.