La Virée des ateliers - Marie-Claude Robillard

« Mon travail artistique s’exprime à travers la peinture encaustique et la textualité. Depuis 2010, mes réflexions portent principalement sur la notion du secret et du non-dit. Elles cherchent à démontrer le paradoxe entre la nécessité de dire et l’absence de désir d’exprimer. Mon travail se base donc sur le secret. J’explore l’idée que nous avons tous une zone d’ombre et que nous sommes les seuls à décider de ce que nous dévoilons ou non aux autres à propos de nous même. 

L’utilisation de l’encaustique vient jouer un rôle déterminant dans mon questionnement. La cire agit comme protecteur, elle enveloppe et cache les idées, les mots, les images que j’hésite à dévoiler. L’encaustique amène un rapport trouble à l’image, elle la brouille, aidant par le fait même à la conservation du secret. Dans le développement de mon propos, j’utilise la grisaille, les nuances de blanc et de gris de même que le noir.

Dans mes propositions les plus récentes, j’emploie l’écriture automatique, l’utilisation de l’écriture manuscrite y est abondante voir obsessive. Celle-ci se déploie sur diverses couches d’encaustique où la transparence, l’opacité, l’accumulation et la superposition rendent le texte incompréhensible; se dérobant et se dévoilant ainsi au regard et créant par le fait même une image autre. Mais encore, le grand contraste entre la douceur, la précision, et la minutie des gestes utilisés et la grande force ou violence de la chaleur employée pour fusionner la cire ajoutent à la déchirure qu’est le dilemme de conserver ou révéler un secret. »