Eden motel

Cette semaine, le Paxil et le Xanax sont en spécial. Les enfants ont du Ritalin dans leurs Alpha-bits le matin, les femmes à la maison poppent des pills pour supporter la télé en pleine journée. Version laboratoire de l’adaptation théâtrale des deux premières parties du roman de Philippe Ducros sur le bonheur déchu, marchandé et médicamenté en Amérique.

Le (dés)enchantement selon Philippe Ducros :
Désenchanter l’Occident de son rôle de banlieusard parvenu de l’histoire. Retraverser le miroir vers la réalité oubliée, déchirer l’illusion de notre divinité conquise, crever la bulle de confort qui nous saoule, qui nous donne l’impression d’être inatteignables, qui nous donne l’idée que notre opulence nous revient, qu’elle est le baromètre de notre bonheur. Briser le miroir déformant qui fait de nous des héros autoproclamés, se regarder dans les éclats, s’y couper, même… Saigner.

Et enfin se voir, laid, profiteur, abuseur, malpropre, responsable. Se voir dans toute sa monstruosité. Apprendre le poids de l’amour propre, recoller les morceaux pour que le miroir perde sa teinte opaque de narcissisme et redevienne une fenêtre sur le monde, sur sa beauté. Et alors, enfin, s’enchanter de nous-même, de notre vrai visage, et du reflet de l’immensité, du sublime dans l’éclat de nos yeux temporairement ouverts.

Texte et mise en scène : Philippe Ducros
Assistance et régie : Charlotte Ménard
Vidéo: Thomas Payette
Costumes /accessoires: Romain Fabre
Lumière : Thomas Godefroid
Chanson originale : Ludovic Bonnier
Interprétation : François Bernier, Larissa Corriveau, Guillaume Cyr, Sébastien Dodge, Michel Mongeau, Marie-Laurence Moreau, Sébastien René, Sasha Samar, Dominique Quesnel.