Formation solidaire | Comprendre la crise des dettes publiques

Les formations solidaires sont organisées par des militant-e-s de Québec solidaire et s'adressent aux membres, sympathisant-e-s et citoyen-ne-s intéressé-e-s à s'instruire avec nous.

Claude Vaillancourt: président d'ATTAC Québec, romancier et essayiste.

Eve Lyne Couturier: chercheure à l’Institut de recherche en information socio-économique.

Animation: Philippe Langlois

Aussitôt élu, l’actuel gouvernement affirme avoir trouvé un déficit public plus important que prévu et se voit en conséquence obligé d’abandonner certaines promesses pour respecter « l’équilibre budgétaire ». Comme l’illustre cet exemple parmi d’autres, la dette publique est l’argument clé pour imposer ou maintenir des politiques d’austérité. Elle serait, en quelque sorte, l’épée de Damoclès suspendue au-dessus des États. Et pour cause, la crise des dettes publiques contamine aujourd’hui les pays occidentaux dits développés, comme l’illustre la crise des pays de l’Union européenne.

L’importance accordée dans le débat public à la question de la dette mérite notre attention afin d’en comprendre les tenants et aboutissants. De quoi est-elle composée? Quel est le rôle des acteurs du marché financier, notamment les agences de notation? Cette dette est-elle légitime? Au-delà de l'austérité, y a-t-il des voies alternatives pour sortir de la crise?

Pour comprendre la crise des dettes publiques, il faut aussi revenir à la crise financière de 2008. Sauvées in extrémis par les États grâce à des plans de sauvetage onéreux et sans contrepartie règlementaire, les banques jadis menacées par l'effondrement systémique ont aujourd'hui renoué avec les profits. Au contraire, la facture des plans de sauvetage et les coûts économiques et sociaux de la crise sont aujourd'hui portés au compte des finances publiques déjà atrophiées par des années de réduction d'impôt et de cadeaux fiscaux faits au nom de la réduction de la taille de l'État. La crise de 2008 illustre avec éloquence le rapport de force inégal qui noue les États et un secteur financier « trop gros pour tomber ». Surtout, il permet d’expliciter le rôle clé des marchés financiers dans l’accroissement des dettes publiques.