Samsâra (sacré-profane) - dessins réalisés de mémoire

« Cet océan de souffrance, nous y sommes tous immergés. Ce monde de prédation nous terrifie mais paradoxalement nous y communions tôt ou tard comme nous le ferions dans un temple sacré... Toute l'histoire de l'Humanité est pourtant l'histoire d'une succession de crises, une succession d’ombres sur une scène inondée de lumière et sur laquelle la moindre contradiction se conjugue en dégradés de gris jusqu’à la noirceur totale.

Nous sommes une foule hagarde cherchant le Verbe.

Finalement, la seule issue viable devant l'absolue précarité de notre existence est l’inéluctable “croissance” sensée nous éloigner pour toujours de notre condition animale. Mais cette croissance ne saurait en aucun cas être purement économique, voire technologique, parce qu’elle devra et devrait être avant tout… “chose spirituelle”.

Il semblerait que nous évoluions dans ce monde afin d’apprendre à aimer sans condition. Étonnamment, cela semble être l'essence même de la liberté extatique que nous recherchons tous. Or la véritable liberté naturelle de l'Esprit ne s'acquière que grâce à une compréhension irréversible… de l'impermanence.

Quelle ironie... »

Dans l’acceptation bouddhiste, le Samsara est l’océan des réincarnations, le cycle sans fin de la vie et de la mort. L’artiste lui rend hommage en nous dévoilant un ensemble d’œuvres de grand format totalement dédié à l’art fondamental du dessin réalisé de mémoire. Les « fresques » autrefois appelées cartons préparatoires sont les créations les plus significatives de l’exposition. Représentant deux foules en mouvement, Diego rend ainsi hommage à l’existence par la métaphore graphique. Chaque personnage représente un moment clé de la vie ou simplement l’intensité d’une émotion. La fusion des contours symbolise quant à elle la subtile et redoutable imbrication de « tout ce qui est ».

Diego Piccini da Todi expose ses œuvres sur le thème du Samsâra jusqu’au 20 octobre 2012 à la Galerie # 523-521 // Le Belgo – 372 Sainte-Catherine Ouest, Montréal.