Isn't anyone alive?
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Première Canadienne
Horreur/Drame•Japon/2011/113 mins/HD/Japonais+Anglais (sous-titres)
À l’Université médicale de Jinsei, c’est une journée comme les autres. Le soleil brille et les étudiants discutent de tout et de rien, la routine suivant son cours. C’est alors que se répand la nouvelle d’un accident de train survenu à quelques lieues de là. Selon les dires, le conducteur se serait soit endormi à son poste, évanoui ou aurait été victime d’une crise cardiaque. Cet événement ne demeure qu’un fait divers sujet à conversations entre lycéens, médecins et chercheurs présents. Soudainement, certains souffrent d’un mal de ventre ou de toussotements, mais rien qui s’annonce alarmant. Pourtant, en quelques secondes, ceux-ci s’effondrent sur le sol, morts. La journée idyllique bascule alors vers la surprise, l’effroi, l’inexplicable et l’impuissance alors que toute personne peut succomber à chaque instant à un décès brusque et inattendu. Plusieurs gens s’entrecroisent sur ce campus, que ce soit pour se rendre à l’hôpital, qui ne détient malheureusement aucune solution, ou simplement pour retrouver des âmes survivantes et, s’il se doit, ne pas affronter seul une mort subite.
ISN’T ANYONE ALIVE? annonce le retour attendu de Gakuryu Ishii (anciennement appelé Sogo Ishii : BURST CITY, ELECTRIC DRAGON 80.000 V, ANGEL DUST) à la mise en scène d’un long métrage, tout en explorant ici un registre différent. Les spectateurs avides de curiosités seront sans aucun doute comblés par cette perle cinématographique hors du commun qui surprend sans cesse par cette prémisse où personne n’est à l’abri. Originalement une pièce de théâtre de l’absurde, ISN’T ANYONE ALIVE? fut adapté par son créateur Shiro Maeda et brillamment transposé à l’écran par Ishii. L’idée de départ s’avère insolite et sujette à une lourdeur en soi, mais le résultat n’est pas sans rigolade avec la présence ferme d’un humour noir savoureux à travers les événements. Les dialogues exquis y sont pour beaucoup avec tous ces personnages s’entêtant à débiter des âneries alors que la fin est tout près : personne n’échappe à ses manies incessantes, même lors de ses derniers instants. Prenante, l’ambiance tantôt sérieuse et réflexive de l’œuvre n’en est pas ternie pour autant alors que la musique à contre-pied se joint admirablement au traitement excentrique pour donner un résultat étonnant. Une version à la fois réaliste, sobre, triste et humoristique de la fin du monde, telle une variante apocalyptique d’ELEPHANT de Gus Van Sant. Venez admirer ce dénouement singulier et surprenant avant qu’il ne soit trop tard!
— Patrick Lambert