Zarafa
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Première Canadienne
Animation•France/Belgique/2012/78 mins/DCP/Français
Film d’ouverture de Mon Premier Fantasia
“Une pure merveille, autant dans la forme que dans le fond.” — Emmanuèle Frois, FIGAROSCOPE
Sous les branches d’un baobab, un vieil homme raconte une histoire aux enfants regroupés à ses pieds… Il était une fois en Afrique un petit garçon nommé Maki, un esclave en cavale. Il y avait aussi une petite girafe, malheureusement orpheline, nommée Zarafa. Une grande amitié est ainsi née entre eux et celle-ci les mènera dans de nombreux périples autour du monde. En effet, le souverain ottoman d’Égypte, le Pasha, souhaite s’attirer les faveurs du roi Charles X de France en lui offrant un cadeau des plus exquis : une magnifique jeune girafe, créature à l’époque jamais vue en Europe. Le Pasha attribue cette tâche à Hassan, véritable fils du désert, qui réussit à capturer et emporter Zarafa – mais pas sans Maki! Le garçon est bien déterminé à ramener Zarafa à la maison en sécurité, mais leurs voyages les mèneront du Soudan jusqu’à Alexandrie, puis par Marseille et les Alpes jusqu’à Paris. En chemin, ils rencontreront une série de personnages intrigants dont le trapéziste Malalterre et le pirate Bouboulina entre autres. Une aventure pour ainsi dire inoubliable.
Aujourd’hui, l’arrivée d’une nouvelle girafe au zoo ne fait pas la une des journaux, mais en 1827, lorsque le cadeau du Pasha au roi Charles X est arrivé à la ménagerie du Jardin des plantes à Paris, 600 000 français curieux se sont pressés pour observer avec fascination cette exotique créature au cou long et gracieux. C’est donc ce moment à la fois captivant, controversé et historique que les animateurs français Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie ont ré-imaginé en fantastique épopée, inspirée clairement des œuvres de Jules Verne. Quoique résolument un conte pour enfants, les cinéastes ont su tisser dans la trame de ZARAFA des critiques subtiles et parfois directes du colonialisme fourbe, de la maltraitance des animaux, et, par le biais de la lutte de Maki et Zarafa, du lourd fardeau des petites gens face à des forces à la fois bien plus puissantes et bien moins humanistes qu’elles. Néanmoins, ZARAFA a bien ses détracteurs, qui sont même plutôt imposants : le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, qui gère maintenant le patrimoine du Jardin des plantes, a récemment contrecarré la représentation des jardins dans le film avec l’exposition de trois mois « La véritable histoire de Zarafa ». Mais les admirateurs de Maki et Zarafa sont bien plus nombreux – et nous nous risquerons même à affirmer que, bientôt, vous compterez sûrement parmi eux.
— Rupert Bottenberg