Conscience et attestation : le rôle méthodologique de « l’appel de la conscience » dans Être et temps de Heidegger

Date
Mardi 19 juin 2012
Débute à 09:30
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Lieu
C2059
3150, rue Jean-Brillant
Montréal, QC Canada
H3T 1N8

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Conscience et attestation : le rôle méthodologique de « l’appel de la conscience » dans Être et temps de Heidegger

Soutenance de thèse  de doctorat en phiiosophie de Gregor Bartolomeus Kasowski à l'Université de Montréal.

 

 

Résumé

Cette étude vise à exposer le rôle méthodologique que Martin Heidegger attribue à la conscience (Gewissen) dans Être et temps et à faire ressortir les implications de son interprétation de « l’appel de la conscience » comme le moyen de produire l’attestation (Bezeugung) de l’existence authentique en tant que possibilité du Dasein (ou être-dans-le-monde). Notre objectif initial est de montrer comment la notion heideggérienne de conscience a évolué avant la publication d’Être et temps en 1927 et d’identifier les sources qui ont contribué à l’interprétation existentiale de la conscience comme « l’appel du souci. » Notre analyse historique révèle notamment que Heidegger n’a jamais décrit la conscience comme un « appel » avant sa lecture du livre Das Gewissen (1925) par Hendrik G. Stoker, un jeune philosophe sud-africain qui a étudié à Cologne sous la direction de Max Scheler. Nous démontrons plus spécifiquement comment l’étude phénoménologique de Stoker—qui décrit la conscience comme « l’appel du devoir (Pflichtruf) » provenant de l’étincelle divine (synteresis) placée dans l’âme de chaque personne par Dieu—a influencé l’élaboration du concept de « l’appel existentiel » chez Heidegger. Mettant l’accent sur le rôle méthodologique de la conscience dans Être et temps, nous soulignons aussi l’importance des liens entre son concept de la conscience et la notion de « l’indication formelle » que Heidegger a mise au cœur de sa « méthode » dans ses cours sur la phénoménologie à Freiburg et Marbourg. Alors que de nombreux commentateurs voient dans « l’appel de la conscience » une notion solipsiste qui demeure impossible en tant qu’expérience, nous proposons un moyen de lever cette difficulté apparente en tentant de faire ressortir ce qui est « indiqué formellement » par la notion même de la conscience (Gewissen) dans Être et temps. Cette approche nous permet d’affirmer que le concept de conscience chez Heidegger renvoie à un phénomène de  « témoignage » qui est radicalement différent de la notion traditionnelle de conscientia. Guidé par les principes mêmes de la phénoménologie heideggérienne, nous procédons à une analyse « destructrice » de l’histoire du mot allemand Gewissen qui nous révèle que la signification originelle de ce mot (établie dans le plus ancien livre préservé dans la langue allemande : le Codex Abrogans) était testimonium et non conscientia. À l’origine, Gewissen signifiait en effet « attestation »—ce qui est précisément le rôle assigné à la conscience par Heidegger dans Être et temps. Sur la base de cette découverte, nous proposons une manière de comprendre cette « attestation » comme une expérience possible : l’écoute du « témoignage silencieux » du martyr qui permet à Dasein  de reconnaître sa propre possibilité d’authenticité.

 

Directeurs de recherche

Jean Grondin, Département de philosophie, Université de Montréal

Jean-François Courtine, UFR de philosophie et de sociologie, Université de Paris IV-La Sorbonne

Jury

 

Jean Grondin, Université de Montréal

Jean-François Courtine, Université de Paris IV-La Sorbonne

Jean-Claude Gens, Université de Bourgogne, membre du jury

David Carr, Emory University, examinateur externe

Claude Piché, Université de Montréal, président du jury

 

Département de philosophie de l'Université de Montréal

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