Badiâa bouhrizi, aka Neyssatou

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Auteure-compositrice-interprète et artiste engagée, Neyssatou a longtemps été interdite sous le régime dictatorial du président Ben Ali. Avec la tessiture suave de sa voix et ses textes engagés, elle réussit une fusion sonore particulière inspirée du jazz, de la soul et du reggae. Chef de file de la scène alternative tunisienne, son talent lui a permis de remporter en 2011 le prix de la chanson alternative arabe et d’être honorée, la même année, par le prestigieux organisme culturel Mawred Al Thaqafy.
Le succès de Neyssatou a dépassé les frontières tunisiennes et arabes pour gagner la Grande Bretagne, la France, l’Espagne, le Maroc et l’Égypte. Ce printemps, c’est à la rencontre du public québécois qu’elle a décidé d’aller en se joignant aux artistes des JTN.
Neysatou sera accompagnée par le célèbre groupe québéco-algérien Labess. Les mélodies de cette jeune chanteuse tunisienne font écho aux gémissements de ses compatriotes jadis esclaves, aux mots des poètes sans qui le son resterait étranglé, à l’éternelle quête de vérité. C’est ce qui leur donne une force et une beauté capables de transporter et de faire vibrer tout auditoire.
Badiaa a fait ses débuts à l’âge de 7 ans en tant que soliste dans une chorale locale. Elle rejoint par la suite la chorale de Tahar Haddad qui se consacrait alors à la musique classique arabe : mouwachahate, malouf, etc. En 1998, elle intègre à Tunis, les Clach Angels qui reprenaient des morceaux de musique de groupes de la scène rock internationale tels que Deep Purple, Led Zepplin, Megadeth et Pink Floyd.
Elle fera par la suite partie de Dayrib un groupe d’ethno-rock tunisien, pour former en 2001 un groupe d’improvisation libre sous le nom de Kheprae.
Un jour Badiaa découvre la musique électronique, puis Paris et ses scènes. Elle se met à la guitare et écrit des compositions de plus en plus minimalistes. Sa voix révèle de plus en plus ses origines tunisiennes du Nord-ouest : le Kef à forte dominante amazigh (berbère).
Ainsi, elle se bâtit un nouvel univers sonore se réclamant de l’héritage de musiciennes telles que Bjork, Oumou Sangaré, Oum Kalthoum, Camilya Jurban et Saliha. Sur scène, Badiaa devient Neyssatou.